Dans le cadre de l’amélioration continue de ses formations, le CUEP a organisé un atelier stratégique à l’Ecole nationale supérieure des Biosciences et Biotechnologies appliquées (ENSBBA) de Dassa-Zoumé du 18 au 21 février 2025. Cet atelier a réuni les principaux acteurs impliqués dans la formation des agripreneurs de l’IUEP des métiers de l’agriculture de Djougou afin d’évaluer et de réajuster le programme de formation, de finaliser les manuels de l’apprenant et de former les formateurs à l’utilisation de la plateforme de gestion académique AfricaWebStudent, anciennement GestStudent. Ces travaux s’inscrivent dans une dynamique engagée depuis 2022 pour doter les apprenants de supports pédagogiques modernes et adaptés aux réalités du terrain.
L’ouverture de l’atelier a été présidée par Dr. Aimé DADEGNON, le Directeur des Affaires académiques et du Développement (DAAD) du CUEP, qui a rappelé les enjeux et les objectifs des travaux. Il a également présenté le contexte et les conditions logistiques de la rencontre avant d’inviter les participants à une collaboration active. La méthodologie de travail retenue a reposé sur une approche participative, avec des échanges en groupes, des restitutions en plénière et des séances de formation théorique et pratique.
Les attentes des participants ont été recueillies et regroupées par modules thématiques. Un accent particulier a été mis sur l’amélioration des manuels du formateur et sur l’adoption d’un modèle standardisé pour les manuels de l’apprenant. Des précisions ont été apportées sur la nécessité d’une structuration rigoureuse des contenus et sur l’intégration de supports visuels et interactifs.
Les travaux ont été encadrés par plusieurs communications clés. Une première intervention a porté sur les principes de l’apprentissage créatif qui a souligné l’importance de mobiliser tous les sens de l’apprenant à travers des approches variées. Le modèle expérientiel de Kolb a été mis en avant, avec une insistance sur la diversité des styles d’apprentissage : penseur, théoricien, pragmatique et pratico-pratique. Une autre communication a détaillé le canevas type du manuel de l’apprenant et mis en évidence la nécessité d’adapter le langage et la présentation aux besoins des étudiants.
Une formation a également été dispensée sur la technique Pomodoro, qui vise à améliorer la concentration et la gestion du temps, ainsi que sur la méthode des six chapeaux de Bono, qui permet d’organiser les discussions de manière structurée et constructive. Cette dernière approche a été particulièrement utile pour les évaluations croisées des productions par sous-groupes thématiques.
La phase de rédaction des manuels a mobilisé les participants en binômes au sein des sous-groupes thématiques. Les premières versions des manuels ont été produites et soumises à une évaluation par les pairs. Une présentation du manuel de l’apprenant sur l’Analyse technico-économique des activités agricoles a servi de modèle pour harmoniser les autres documents. Cette étape a permis de relever plusieurs points d’amélioration : l’insertion systématique d’images et de vidéos, la reformulation des objectifs pédagogiques selon la taxonomie de Bloom et l’intégration d’exercices progressifs au fil des chapitres.
Une attention particulière a été portée à la formation des formateurs sur la plateforme AfricaWebStudent. Ce progiciel permet d’assurer la gestion pédagogique et administrative des cours. Les formateurs ont appris à structurer leurs modules, à créer des séquences et à organiser les évaluations en ligne. L’interface e-learning de AfricaWebStudent a également été explorée, notamment pour la gestion des cahiers de texte et des évaluations formatives.
Les recommandations issues de l’atelier se déclinent en plusieurs axes. Sur le plan pédagogique, il a été préconisé d’améliorer le style rédactionnel des manuels pour qu’ils soient plus accessibles aux apprenants, d’enrichir les contenus par des illustrations et des vidéos interactives et d’inclure des exercices d’auto-évaluation. Une réflexion a également été engagée sur la protection juridique des contenus produits et sur l’archivage des ressources numériques.
Au niveau organisationnel, il a été suggéré d’adopter un format de travail en cohortes thématiques pour les prochains ateliers afin d’optimiser la qualité des productions. La mise en place d’un dispositif de veille sur les innovations en formation professionnelle agricole a été recommandée, tout comme l’institution de panels d’experts pour assurer le contrôle de cohérence des unités d’enseignement. Une journée des métiers a été proposée pour valoriser les productions des étudiants et renforcer l’attractivité des formations du CUEP.
Les échanges ont également abouti à un réajustement du programme de formation des agripreneurs, qui entrera en vigueur dès la rentrée 2024-2025. Ce réajustement, exigés par le Conseil national de l’Éducation (CNE), a conduit à la fusion de plusieurs modules en agriculture, communication et gestion, réduisant ainsi le nombre total de modules de 46 à 39. Cette refonte vise à alléger le programme et à dégager de temps supplémentaire aux travaux personnels de l’apprenant.
Enfin, un plan d’action détaillé a été élaboré pour la finalisation, l’édition et l’impression des manuels. Selon ce plan, la soumission des versions améliorées est prévue pour le 30 mars 2025, suivie d’une validation par le comité de pilotage le 16 avril 2025. L’édition et l’impression des documents interviendront d’ici la fin avril. Une cérémonie officielle de lancement des manuels du formateur et de l’apprenant pourrait être envisagé.